Le mystère de la chambre noire

Bonne réponse. Les films photographiques sont sensibles à la lumière.

Effectivement, les films photographiques que nous utilisons pour une autoradiographie (tout comme ceux que vous utiliserez peut-être pour une radiographie aux rayons X), ne sont pas différents de ceux que nous mettons dans les appareils photos (enfin, pour ceux qui connaissent l’ancienne technologie… optique). La lumière blanche impressionne les films et il est donc nécessaire de les manipuler à l’abri de la lumière. Si nous vous avons posé cette question, ce n’est pas pour vous révéler les secrets de la photographie d’avant l’ère numérique, mais de vous sensibilisez au fait qu’il faut, dans ce cas, manipuler un gel légèrement radioactif dans des conditions difficiles (chambre noire). Heureusement, nous travaillons avec des quantités très faibles de radioactivité!

 

 

Mauvaise réponse. Parce que le 14C est phosphorescent.

Pensiez-vous que parce que toutes les réponses n°2 précédentes étaient les bonnes, ce serait encore le cas ? Eh bien non, il faudrait arrêter d’aller voir les films de série Z: le 14C n'est pas phosphorescent. Vers la bonne réponse.

 

Questions : La radioactivité est également utilisée en médecine, pour certains examens cliniques. Connaissez-vous l’examen utilisant des isotopes radioactifs ? La radiographie utilise des rayons X, qui sont finalement proches des radiations gamma produites par certaines fissions nucléaires. Est-ce que le principe de la radiographie est le même que celui de l'autoradiographie ? Souvenez-vous du type de dommages créés par les radiations ionisantes sur l’ADN ?

Vous placez donc vos gels dans un film plastique et déposez un film photographique par-dessus. Après 3-4 jours d’exposition, vous développez vos films et pouvez enfin comparer les protéomes ainsi isolés.


Issu de l'article ayant inspiré l'expérience.
Après choc acide, le protéome du biofilm à gauche et celui de la forme planctonique à droite.

Les films sont scannés. A l’aide d’un programme informatique, vous identifiez environ 120 taches spécifiques "sur-représentées" (correspondant à des protéines ; combien de protéines différentes trouve-t-on dans une bactérie ?) dans les biofilms après un stress acide. Malheureusement, les seules informations que vous connaissez de ces protéines, sont leur pI et leur taille approximative. Par conséquent, nous allons maintenant essayer d’identifier ces protéines.

 

 

Etape 5 : Identification des protéines.

Durant cette étape, vous récupérez vos protéines du gel et les identifiez par Spectrographie de Masse (Mass Spec).

Vous commencez par découper la zone du gel correspondant aux «taches» repérées (une coloration des protéines au bleu de coomassie peut s’avêrer utile si vous n’avez pas d’autres repères visuels entre votre gel et votre film photographique). Comme précédemment, vous prenez les précautions nécessaires pour vous protéger de ces échantillons radioactifs (ainsi que votre environnement et vos collègues).

Il y a deux méthodes principales pour identifier une protéine que vous avez isolée : une technique chimique (la dégradation d’Edman) et une technique de «physique nucléaire» (la spectrographie de masse, Mass Spec). Par la technique chimique, les acides aminés sont coupés, un par un, de la chaîne peptidique et identifiés par chromatographie. Dans la spectrographie de masse, la protéine est fragmentée en petits bouts par une protéase, puis, on détermine la masse et la charge de chacun de ces bouts. A l’aide des données collectées, on arrive à reconstituer la composition (voire la séquence) de la protéine. Si l’on connaît le génome de l’organisme étudié, on peut identifier le gène qui code pour cette protéine (comment est-ce possible ?).

Vous donnez donc vos échantillons à la plateforme protéomique du CMU, qui réalise notamment l’identification de protéines par Mass Spec. Devez-vous leur signaler que vos échantillons sont radioactifs et comprennent du 14C ?

Oui

Non

 

B. Emery. 21.11.05