10 juillet 1582 – Suwa, son col et les nouvelles de l'ouest. Tarô-senpai et Tikio-san se rendirent en ville pour savoir les dernières nouvelles. Ils apprirent qu'un lieutenant du daimyo faisait rébellion et bloquait le col pour faire pression sur le fils du daimyo. En effet, le col était le seul accès rapide vers le haut plateau fertile. Pendant ce temps, Akemi-san croisa un marchand qui lui apprit qu'à l'ouest les choses bougeaient. Je décida de le rencontre et consignait ici les événements récents qu'il me révéla. Ceux-ci resteront certainement gravés dans l'histoire. 六十の手習い (Les exercices d'écriture d'un sexagénaire - On apprend à tout âge) Oda Nobunaga avait été trahi fin juin par Akechi Mitsuhide. Nobunaga s'était suicidé au Honnô-ji après avoir tué le kôtaishi (prince héritier impérial). Fidèle à Nobunaga, Hashiba Hideyoshi fit rapidement la paix avec le Clan Môri pour affronter Mitsuhide à la bataille de Yamazaki, le 2 juillet. Mitsuhide fut tué et son règne ne dura que 13 jours. Hideyoshi s'autoproclama nouveau chef du clan Oda. Voici une nouvelle qui ne plaira pas à de nombreux généraux Oda, plus nobles que lui. Pendant ce temps, craignant pour leur vie, Tokugawa Ieyasu et Anayama Nobukimi – le nouveau daimyo de la province de Kai, ce traître, ancien général des Takeda passé dans le camps ennemi avant les dernières batailles – fuirent Sakai. Tokugawa Ieyasu, aidé par Hattori Hanzô, un shinobi du clan Iga, parvint à atteindre Mikawa pour lever ses troupes. Mais de son côté, Nobukimi fut assassiné par des ninjas fidèles aux Takeda, sur le chemin entre Sakai et Kaifu. Maintenant que la province n'avait plus de chef, une nouvelle guerre se préparait. Je décidais donc de me taire et de ne pas en parler à mes camarades... car ils souhaiteraient certainement y participer. Et de toute façon, Tarô-senpai ne revint pas de la ville cette nuit.
11 juillet 1582 – L'annonce d'une mort qui libéra le col. Le blocus fut rompu à l'annonce de la mort du « grand traître » et le gros des troupes repassèrent le col. 悪銭身につかず (Le mauvais argent ne reste pas longtemps chez son acquéreur - Bien mal acquis ne profite jamais) De fait, il ne resta plus que les 1500 hommes du fils du daimyo. Maintenant qu'il n'y avait plus de dissension chez les soldats, nous serions activement recherchés et probablement repérés. Nous décidâmes donc d'emboîter le pas des troupes et de nous cacher dans leur arrière garde. Après avoir passé le col nous passâmes la nuit de l'autre côté.
12 juillet 1582 – Le château de Matsumoto Le gros de l'armée partit vers l'ouest, tandis que 500 hommes restèrent au château de Matsumoto. Cette forteresse gardait la haute plaine fertile de la province de Shinano. Est-ce que l'armée que nous quittâmes allait combattre Hashiba Hideyoshi ou tentait-elle de débusquer les shinobi qui avaient tué Nobukimi ? Peut-être le saurions nous un jour, mais pour l'heure, nous poursuivîmes vers la petite ville d'Azumino, où nous nous y reposâmes enfin, loin de tout ces soldats. 雨降って地固まる (Après la pluie, le sol devient ferme - Après la pluie, le beau temps)
13 juillet 1582 – La fureur d'Akemi-san Cette longue fuite avait commencé à entamer nos réserves. Il était temps de faire un spectacle. La ville étant situé sur un point de passage important, nous pourrions facilement nous renflouer. Akemi-san revint furieuse de sa tournée publicitaire. 女心と秋の空 (Le cœur des femmes et le ciel d'automne - Le cœur des femmes ressemble au ciel d'automne, car capricieux) En effet, une kunoichi l'aborda, lui indiquant de venir contacter l'okâsan à la maison de thé. Ils auraient reconsidéré leur position à notre égard après les incidents de Suwa. Nous décidâmes de les faire patienter et le soir, le spectacle fut une réussite.
14 juillet 1582 – D'Azumino à Nagano en bâteau. Nous nous rendîmes le matin dans la maison de thé. Pendant que Tarô-senpai et Tikio-san parlementaient, les autres montaient la garde. Un paix relative fut conclue et l'okâsan nous donna une lettre permettant de contacter n'importe quelle cellule de leur réseau. 明日の百より、今日の五十 (Plutôt cinquante aujourd’hui que cent demain - Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras) Nous quittâmes la région en prennent un navire pour descendre la rivière vers Nagano. Arrivé à Nagano le soir-même, nous décidâmes de rencontrer notre contact le plus rapidement possible afin de se débarrasser des arquebuses. C'est accompagné d'un prisonnier que Tarô-senpai et Tikio-san revirent de l’entrepôt. Il avait demandé à l'un de ses hommes nous suivre. 人の振り見てわが振り直せ (Corrige-toi en regardant les autres - Apprend la sagesse dans la sottise des autres)
15 juillet 1582 – Le temple bouddhiste et l'hibisu. Après avoir procédé à l'échange et reçu les 5 koku du transport, Toga-sama nous proposa une nouvelle mission de haut vol. Nous devions voler le bouddha secret (hibitsu) du Zenkô-ji. Commettre le vol du siècle et narguer les bouddhistes... c'était trop beau. 一石二鳥 (Une pierre, deux oiseaux - Faire d'une pierre deux coups)
Nous passâmes donc le reste de notre journée au temple, à espionner les moines bouddhistes. Il paraissait que l'hibisu était la première représentation de bouddha à parvenir sur Honshû. Après qu'il fut retrouvé ici, des copies furent produites et l'original devint secret. Même le grand prêtre n'avait pas le droit de le voir. La copie du Zenkô-ji n'était présentée au public que tous les 7 ans. Deux sectes bouddhistes partageaient le temple. La principale était celle de Tendai, une vieille tradition bouddhique qui visait l'illumination en appliquant les préceptes du « sûtra du Lotus ». La seconde, plus récente, était la secte Jodo, qui croyait que l'illumination était impossible ici et qu'il fallait d'abord renaître dans « les terres pures de l'Ouest », cela étant garanti par la prononciation correcte du nembutsu. Les moines passaient leur temps à prier et s'entrainer aux arts martiaux. Voler le bouddha ne serait pas facile.
16 juillet 1582 – Devenir moine bouddhiste Pendant que nous montions le spectacle, Tarô-senpai se déguisa en moine pour les infiltrer. Il passa la nuit dans le temple pour préparer la mission. 地獄で仏 (Un bouddha en enfer) De notre côté, nous réalisâmes un très beau spectacle, mais sans les fabuleuses brochettes de Tarô-senpai, les recettes furent moins bonnes.
17 au 24 juillet 1582 – Préparatifs du grand coup. Târo-senpai nous raconta sa journée monastique. Il était allé dans la salle qui contenait le bouddha secret et sa reproduction. Elle était gardée en permanence par des moines mais un accès par le toit semblait possible. Nous commençâmes à préparer le matériel, les clous, les cordes, de quoi faire une diversion. Toga-sama nous fournit le matériel, et l’entraînement débuta. 果報は,寝て待て (Attends la bonne nouvelle en dormant - Si tu as fait le maximum, tu n'as plus qu'à attendre tranquillement)
25 juillet 1582 – Le casse du millénaire. Dans l'après-midi, Akemi-san empoisonna le riz des moines avec un soporifique léger. Et en ce soir du 25 juillet, nous nous rendîmes tous sous la pluie battante au temple du Zenkô-ji. L'orage était une plaie et une bénédiction à la fois. Il couvrait nos bruits, mais rendait l’ascension du temple terriblement dangereuse. 思い立ったが吉日 (Le bon jour pour faire quelque chose, c'est le jour où on l'a décidé - N'attend pas pour faire ce que tu as décidé) Pendant que les autres investissaient le temple, je restais en renfort avec Ken-san. Lorsqu'ils ressortirent du temple, ce fut avec l'hibisu. La victoire était totale, mais pour conclure, Tikio-san insista pour détruire la cuisine par une belle explosion comme Tarô-senpai lui avait promis. Il fut nécessaire de l'assommer. La discrétion était de mise...
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