JDR du Dr. Kaos

Qui suis-je?

Je ne me rappelle plus.
Aujourd'hui, je suis loup, mais avant...
Non, j'ai toujours été loup...ou Loup.
Oui, c'est cela...Loup. Mon nom.

D'où je viens? Je ne sais plus. N'ai-je pas toujours été là?
Non, c'est faux...c'est ce qu'ils veulent que je croie...Eux...
Les Beaux, les Nobles...qu'ont-ils fait de moi?
Ai-je toujours été une bête?

Qu'y avait-il avant?
Des souvenirs me reviennent parfois. La lumière entre les arbres. La forêt.
Et pourtant, je n'étais pas loup.
J'étais Loup.

Des chants...des rires...pour quoi? Pour qui?
Qui chantait?
...



Tout revient si vite. Ils n'avaient pas le droit! Pas le droit de me faire ça!
Aujourd'hui, je rentre chez moi.
Pourvu qu'elle n'ait pas attendu trop longtemps...

Qui suis-je?



Rolf. Je suis Rolf. Et aujourd'hui, je rentre chez moi...

Tout commence maintenant

William courait.

Sarah…

Il courait sans se soucier des ronces, sans se soucier des branches qui le griffaient, qui l’entravaient, comme si elles voulaient le retenir…

Sarah…

Malgré la nuit sans lune, malgré toutes les créatures qu’il sentait autour de lui, William courait …Comment avait-il oublier ? Comment avait-il pu se laisser happer par cette obscurité ?

Sarah…J’arrive !

Septième jour du septième mois (Tanabata) de l'an 19 de l'ère Shôwa, Keijô, Empire du Grand Japon, fin d'après-midi


C'est Tanabata aujourd'hui.

Je porte le kimono: c'est la fête ce soir, et il fait chaud. Je suis toute seule à l'orée de la forêt et je pleure. Même si Tarô, le fils du sous-préfet, sur le chemin, m'a dit que je suis jolie dans mon kimono, je pleure quand même.

Ils ont dit ce matin qu'Oniichan ne reviendrait jamais. Je pouvais supporter que papa ne revienne pas, il était comme un étranger pour moi... Mais onii-chan... Il ne reviendra jamais. Ils ont dit qu'il a donné sa vie, mais je me souviens bien comme il hurlait, quand les recruteurs l'ont emmené. Ce jour-là, déjà, je sentais que je ne le reverrais jamais.

Entre mes larmes, je vois Inari-sama, la haut, sur la butte. Je me lève et je siffle pour le faire partir. Mais il s'approche. Il me regarde et il devient une belle, si belle femme. Elle me regarde avec tendresse et elle me dit: "Oublie-les, viens avec moi, et tu seras heureuse. Pour toujours".

J'hésite. Les bouddhas nous enseignent que tout change, toujours... Cette situation ne devrait pas durer... Peut-être.

Mais j'entends ma mère: "So-hwa! So-hwa! Où es-tu?" Je déteste quand elle me parle dans cette langue barbare. Je m'appelle Sayuri.

Je suis la femme et je m'enfonce dans la lumière, les yeux pleins d'étoiles.

C'était Tanabata. Et c'était la guerre.

Et voilà...

Encore une journée passée à repriser les robes miteuses des ouvrières, à fabriquer des tabliers, des chemises grossières... Et tout ça pour un salaire de misère...

Et pourtant je sais que je vaux mieux que ça... J'ai le talent pour coudre des robes de bal couvertes de dentelles pour les belles dames des beaux quartiers, de grands manteaux pour leurs maris...

Ah... Si seulement je pouvais faire de belles choses comme ça... Je crois que je ne m'arrêterai plus de coudre...

Ah oui? Vraiment?

...

Le Maître m'a pris et je suis devenu personne, hin hin hin. Mais en étant personne, j'ai pu devenir tout le monde, hin hin hin.
Mais, le Maître ne m'a pas tout pris, oh non mon mignon, il n'a pas pu tout prendre. Car, quand on est personne, il devient difficile de prendre autre chose, hin hin hin.
Oui, il me restait un petit souvenir, petit petit petit petit petit.
Mais le Maître est malin, oh oui il est malin et il voit beaucoup de chose, hin hin hin.
Alors j'ai cassé mon petit petit petit souvenir en minuscules fragments, un pour chaque personne. Et j'en ai des personnes oh oui mon mignon, je suis beaucoup de personnes. Le Maître est exigeant, il veut beaucoup beaucoup beaucoup de personnes. Tellement, que j'en ai oublié hin hin hin, mais j'en ai gardé suffisamment.
Oui oui oui, j'ai été plus rusé que le Maître, il ne m'a tout pris, hin hin hin. J'ai beaucoup oublié. Mais j'ai pu recoller certains des morceaux des petits petits petits fragments. Et je sais que je ne suis pas seulement Tim le tranquille ou Jim le michont ou Annabelle la gente demoiselle et tant d'autres.
Je suis tadaaaaaaa de Magic Wand, oui oui oui et je sais que j'ai tourné dans Lulu et le plombier aux USA, hin hin hin.

J'ai le bout du fil d'Ariane et je vais tirer, tirer tirer tirer, pour avoir toute la pelote. Mais pas trop fort, oh non mon mignon, si je tire trop fort, le fil pourrait casser ou pire alerter le Maître.

Alors, il vaut mieux être patient et tranquille comme Tim. Oui oui oui, Tim est toujours tranquille.
Aujourd'hui je suis Tim, Tim le tranquille, tim tim tim.

Où suis-je???

J'ai froid, j'ai faim... depuis combien de temps est-ce que je cours??

Ces ronces m'ont fait si mal.
Elles m'ont griffée, elles ont voulu me retenir... mais je suis enfuie!
Mais je ne dois pas m'arrêter...,non pas maintenant!
Elle pourrait me retrouver...mais la faim...elle...

...Je suis là....

Ma maison me manque... maman aussi.
Je n'aurais pas dû fuguer après notre dispute...
Pardon maman...j'ai si peur.

J'ai si faim...je crois que je me sentirai mieux, si je mange
quelque chose...n'importe quoi, alors la douleur disparaîtra...
et la peur aussi...

Ca a toujours marché...

La lune...cette lune me poursuit...comme cette faim qui
ne me quitte pas...cette lune ronde comme une grande assiette.

Il est temps de la remplir, tu ne crois pas?

Je n'aurai plus peur si je mange...je retrouverai mes forces et je me
vengerai d'Elle! C'est elle qui m'a forcée à manger la première fois!!

Sans moi tu n'aurais pas pu t'enfuir! Tu penses que nous pourrions vivre l'une sans l'autre??

C'est vrai...excuse-moi...ce n'est pas de ta faute...tu est ma seule amie...tu me rends plus forte...mais...je... je veux revoir maman! Elle n'aurait pas dû nous séparer, c'est à cause d'elle!!!

Cesse de te tourmenter. Mange...il serait temps que tu commences à apprécier ta nourriture

...Tu as raison...je dois faire un effort, c'est ce que disait maman.

Je crois que j'ai vu quelqu'un...